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7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 19:43

Pour garder trace du Cabaret (dégustation vocale et culinaire) de Territoires de la voix (musique contemporaine, Direction : Valérie Philippin) du 3 10 2021 au Garage moderne, lieu alternatif à Bordeaux-Bacalan :  

Pastiche par Roseline Giusti de la chanson de Barbara L’homme en habit rouge.

 

Voix en tabliers jaunes

Sont venus, on ne sait                 
D'ici, là-bas, de mille lieux, de toutes parts,

Des ailleurs, les plus fous,                  
Nous, on les avait nommés voix en tabliers jaunes,

De cristal et de feu,

Comme des boules arrachées, comme dérobées au chœur céleste.

Fabuleux, ils chantaient,        
S’avançant vers le public, voix en tabliers jaunes.  

*Ils s’étaient rencontrés, nul hasard,

Sur une planète un rien bizarre.

Ils tressaient des sons aux timbres étranges,

Et qui semblaient appartenir aux anges.

Qui sont-ils, d’où viennent-ils ?
Merveilleusement apparus, dites-nous, dites-nous, dites-nous, 

D’autre part, de toutes parts,
Dites-nous, quel est votre pays, voix en tabliers jaunes

*Ils ont dit venez, nous vous ferons connaître    

Ce pays d’où vous pourrez enfin naître.

Et fusaient des sons aux teintes étranges,

Et on a cru entendre gronder les anges.

Fascinés, envoûtés,

Nous les avons suivis, ceux-là en tabliers jaunes.

Nous chantions tout près d’eux,

Or et velours et sur le cœur, des pavots jaunes,  

De cristal et de feu,

Fleurs éclatées comme l’amour à la lumière.

On suivait, on aimait,

Avec eux, se vivait la vie en tabliers jaunes.

*Puis ils ont disparus, au soir

Pour des planètes encore plus bizarres, 

Enveloppées de sons aux timbres étranges.    

Ont-ils fini par rejoindre les anges ?

Apparus, disparus,

Magiciens, vrais malins, surgis au crépuscule,

Rendez-nous, les voix qui

Paraient nos vies en sons de feu de pavots jaunes.

Nos habits se ternissent,

Nos voix se fanent et ont perdu leur lumière.

Rendez-nous, les voix qui

Faisaient nos vies en sons de feu de pavots jaunes.

Voix en tabliers jaunes,

Voix en tabliers jaunes…

 

Roseline Giusti, 11 octobre 2021

 

 

Barbara  : L’Homme en habit rouge

Il venait, je ne sais,
D'ici, là-bas, de n'importe où, de nulle part,
Et d'ailleurs, on s'en fout,
Nous, on l'avait appelé l'homme en habit rouge,
De cristal, et de feu,
Comme un ciel éclaté comme l'aurore à la lumière,
Fabuleux, il marchait,
S'avançant dans le soleil, l'homme en habit rouge,
Je l'avais rencontré là, dans un bar,
Sur une planète vraiment bizarre,
Il fumait des fleurs aux parfums étranges,
Et qui semblaient l'envoyer jusqu'aux anges,
Qui es-tu, d'où viens-tu,
Miraculeusement apparu, dis-moi, dis-moi, dis-moi,
D'autre part, de nulle part,
Dis-moi, quel est ton pays, l'homme en habit rouge,
Il m'a dit viens, je te ferai connaître,
Ce pays d'où tu pourras enfin naître,
Et j'ai vu des lacs aux couleurs étranges,
Et j'ai cru entendre chanter les anges,
Fascinée, envoûtée,
J'ai suivi l'homme, celui-là en habit rouge,
Je marchais près de lui,
Rubis, velours, et sur le cœur des pavots rouges,
De cristal et de feu,
Fleurs éclatées comme l'amour à la lumière,
J'ai suivi, j'ai aimé,
Avec lui, je vivais ma vie en habit rouge,
Puis il a disparu un soir,
Pour une planète encore plus bizarre,
Parfumée de fleurs aux parfums étranges,
Il a fini par rejoindre les anges,
Apparu, disparu,
Magicien du matin, surgi de la lumière,
Rendez-moi, l'homme qui,
Faisait ma vie en fleurs de feu de pavots rouges,
Mon habit se ternit,
Mes fleurs se fanent et j'ai perdu ma lumière,
Rendez-moi, celui-là,
Qui venait, je ne sais,
D'ici, là-bas, de n'importe où, de nulle part,
Rendez-moi, l'homme qui,
Faisait ma vie en fleurs de feu de pavots rouges,
L'homme en habit rouge,
L'homme en habit rouge...

 

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 22:12

 

 

Au 40ème jour de confinement

                Roseline Giusti pastiche Jacques Brel

Les vieux amants                                 Les preux souffrants

Bien sûr, nous eûmes des orages                 Bien sûr nous avons des mirages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol               Deux mois de confin’, c’est ras-le-bol     

Mille fois tu pris ton bagage                           Mille fois tu nous mets en rage                

Mille fois je pris mon envol                             Mille fois tu te pousses du col  
Et chaque meuble se souvient                       Et chaque immeuble en convient
Dans cette chambre sans berceau                Dans chaque chambre sans repos                       

Des éclats des vieilles tempêtes                    Des éclats de saintes colères
Plus rien ne ressemblait à rien                       Nous n’avons plus le goût de rien                             

Tu avais perdu le goût de l'eau                      Tu mets nos cerveaux à vau-l’eau
Et moi celui de la conquête                           Sans prendre la poudre d’escampette

 

Mais mon amour                                                     Fieffé Covid
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour    Perfide, traitre et pernicieux Covid
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour                      De l’Angleterre jusques-à Singapour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime                         Tu traînes encore, on l’sait, tu traînes

 

Moi, je sais tous tes sortilèges                        Nous, on craint tous tes sortilèges                            

Tu sais tous mes envoûtements                     Tu guett’ tous nos évitements
Tu m'as gardé de piège en piège                   Tu nous tends piège après piège
Je t'ai perdue de temps en temps                   Nous te semons de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants                    Bien sûr on prend quelques calmants
Il fallait bien passer le temps                           Il s’agit bien d’faire face à temps                                    

 Il faut bien que le corps exulte                       Il faut bien que les corps résistent
Mais finalement, finalement                            Mais confinément, confinément
Il nous fallut bien du talent                              Nous alignons tous nos talents
Pour être vieux sans être adultes                   Pour rester sains dans nos capsules

 

Mon amour,                                                               Fieffé Covid
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour       Perfide, traitre, pernicieux Covid
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour                        De l’Angleterre jusques-à Singapour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime                           Tu traînes encore, on l’sait, tu traînes

 

Et plus le temps nous fait cortège                  Et plus longtemps dure le siège
Et plus le temps nous fait tourment               Et plus le temps nous fait tourment
/Mais n'est-ce pas le pire piège                     Car n’est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants               Qu’être cloîtré pour des vivants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt             Bien sûr tu portes un peu moins beau                        

Je me déchire un peu plus tard                      Tes ires redoutent les placards                                     

Nous protégeons moins nos mystères           Nous démasquons mieux tes mystères
On laisse moins faire le hasard                     On a un peu moins le cafard
On se méfie du fil de l'eau                             On se le dit, on t’fera la peau                                         

Mais c'est toujours la tendre guerre              Même si la guerre est longue à faire

 

Oh, mon amour                                                          Fieffé Covid
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour        Perfide, traitre, pernicieux Covid
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour                         De l’Angleterre jusques-à Singapour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime                            Tu traînes encore, on l’sait, tu traînes
     

                                                    

Roseline Giusti , Parodie de la chanson de J. Brel, Les vieux amants Copyright : ed. Rosald Inguë, avril 2020

 

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